Partager outils et méthodes pour faire en commun
Article Par: Remix the Commons (2025 07 04)
🔗 Contexte : Classe > Faire Écosystème > Séminaire Transnational
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Du 18 au 22 novembre 2024, s'est tenu à Cluny, en France, un séminaire transnational de cinq jours organisé dans le cadre du projet Écosystème des Communs soutenu par le programme ERASMUS+. Cet événement a rassemblé 32 participants issus de 26 organisations différentes et venus de 7 pays. L'objectif de cette rencontre : partager des méthodologies, d'explorer les pratiques de storytelling et de découvrir le contexte de quatre écosystèmes de communs situés à Florence, Paris, Naples et Toulouse où se déroulera la suite des activités du projet : les Commons labs.
Une riche palette d’outils pour renforcer les communs et le commoning Le séminaire s'est déroulé principalement sous forme d'ateliers, favorisant ainsi l'apprentissage entre pairs. Les matinées étaient consacrées à l'initiation aux méthodologies, tandis que les après-midis permettaient des travaux préparatoires pour les futurs Commons Labs et des sessions sur le storytelling sous toutes ses formes : graphique, écrite, orale et performative. Objet central dans le sémainaire, la présentation de plusieurs outils et méthodologies utiles pour soutenir le développement des communs. Ces présentations détaillées se sont déroulées sous forme d’ateliers pratiques. Les 5 outillages suivants ont été étudiés :
- Patterns of commoning, Présentés par le Commons Institute (Allemagne)
Les Patterns of Commoning sont des modèles ou des schémas qui décrivent des pratiques courantes et efficaces dans la gestion des communs. Ces modèles aident les communautés à identifier et à mettre en œuvre des solutions éprouvées pour s’organiser ou gérer leurs ressources collectives.
- Les outils de représentation de l'économie communautaire, Présentés par le Community Economy Network (basé au Danemark)
Ces outils permettent de représenter et d'analyser les flux économiques monétaires et non monétaires au sein d'une communauté. Ils aident à visualiser comment les ressources sont créées, partagées et utilisées, et à identifier les opportunités pour renforcer l'économie communautaire.
- Le modèle de Partenariat Public-Communs, conçu et expérimenté par des membres de In-Abundance, chercheurs au Royaume Uni et à l'IGOP à l'Université de Barcelone.
Ce modèle décrit comment les communautés peuvent établir des collaboration sur un pied d’égalité avec les institutions publiques pour gérer les ressources communes. Il met en évidence les avantages et les défis de ces partenariats et propose des stratégies pour les rendre plus efficaces.
- Process Work, présentées par Solidarius (Italie)
Les outils Process Work sont des approches de facilitation et de résolution de conflits qui aident les groupes à travailler ensemble de manière plus harmonieuse. Ces méthodes sont particulièrement utiles pour gérer les dynamiques de groupe et favoriser une communication ouverte et respectueuse.
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Des artefacts pour l’action collective, présentées par Art&Facts et Remix the Commons (France)
ces méthodes sont basées sur la création d'outils ludiques et éducatifs pour mobiliser et sensibiliser les communautés. Le jeu Cartes en commun en est un exemple. Il utilise des cartes pour faciliter la discussion et la planification collective. Il servira de base pour le Commons Lab à La Chapelle à Paris.
À cette première panoplie d’outils pour les communs, viendra plus tard s’ajouter la contre-cartographie. Portée par le groupe Orangotango (Allemagne), la contre-cartographie est une méthode de cartographie participative qui permet aux communautés de créer leurs propres représentations spatiales. Cette approche est utile pour visualiser et analyser les ressources et les enjeux locaux d'une manière qui reflète les perspectives et les priorités des membres subalternes ou les moins reconnus de la communauté.
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Un Lieu d'Accueil Inspirant
Le séminaire a été accueilli par la Maison des Utopies en Expérimentation (MUE). La MUE est un lieu auto-géré situé en Bourgogne près de Cluny, en France. La maison qui peut accueillir une trentaine de personnes est au coeur d’un domaine propriété de Terre de Liens et exploité par un GAEC en agriculture biologique. La maison est gérée par un collectif d'associations françaises. Elle sert de cadre pour leurs activités et peut être mise à disposition comme lieu d'accueil de groupes. La MUE est un endroit où se développe une économie et une démocratie interne basée sur l'approche du commun et de la sociocratie. Ce modèle de gouvernance permet une gestion collective et participative, favorisant l'implication de tous les membres dans les processus décisionnels. C’est un lieu idéal pour un séminaire tel que Ecosystèmes des communs. Ce cadre magnifique a permis aux participants de vivre une expérience d'auto-gestion et de découvrir une économie et une démocratie interne innovante.
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Mobiliser les outils pour les communs
La panoplie d'outils et de pratiques étudiée lors du séminaire était destinée à soutenir le développement des communs comme écosystèmes lors de 4 Commons labs qui se déroulent en France et en Italie. A Florence, Mondeggi, l’écosystème est axé sur l'agriculture urbaine et la gestion collective des terres agricoles. À Paris, ce sont les enjeux de l’alimentation qui cristallisent l’écosystème dans le quartier de La Chapelle. Naples est le creuset d’un écosystème des biens communs urbains et des initiatives de revitalisation des espaces publics. Enfin, à Toulouse, le Commons lab se concentre sur ce que veut dire Habiter. Les Commons Labs font partie intégrante du projet Écosystème des Communs et ont été un élément central du séminaire à Cluny. Ces labs sont conçus comme des stages d'observation et d'expérimentation qui permettent aux participants de se familiariser avec les méthodologies et les outils tout en soutenant le développement des communs dans chacun des écosystèmes. Ils visent à permettre d’explorer et d’analyser les dynamiques et les enjeux spécifiques des écosystèmes de communs dans les 4 villes ou quartiers concernées. Il permettent d’expérimenter les méthodologies et de tester leur intérêt pour soutenir les initiatives de commoning. Enfin, il est souhaité qu’ils permettent de renforcer les capacités des participants à accompagner et à faire émerger des initiatives de mise en commun et ) co-concevoir ensemble des programmes et des stratégies adaptés à leurs besoins locaux. Lors du séminaire, les participants ont travaillé sur leur préparation à travers des activités créatives apportant des témoignages sur leurs expériences et leurs défis, permettant aux participants de mieux comprendre les contextes locaux.
Tous ces travaux ont donné lieu à la production d’une riche iconographie qui s’est elle même appuyée sur un atelier sur le storytelling inspiré de l’expérience de l’association Future Natures basée au royaume Unis. Cet atelier a sensibilisé les participants à la nécessité d’amplifier les récits sur les communs afin qu’ils aient plus d’impact pour faire advenir une société plus équitable tant d’un point de vue social qu’écologique. Finalement, comme on le verra au cours des étapes suivantes du projet, le séminaire aura pleinement joué son rôle et posé des base solides pour que se déploie Écosystèmes des communs.